Le Rabbi, une vie au service de l’humanité
Avant propos : La rédaction tient à préciser qu’il n’est pas possible ici de dresser un portrait exhaustif du Rabbi pour des raisons évidentes. La personnalité du Rabbi, la dimension spirituelle de ses enseignements, les œuvres auxquelles il a contribué, les milliers de correspondances écrites et les multiples récits vécus par chacun nécessitent bien évidement des centaines de livres, et leurs témoignages remplissent déjà de nombreuses bibliothèques dans le monde entier et en plusieurs langues. Nous tenons juste à faire découvrir ici, pour le profane, un portrait en quelques dates, tel qu’on pourrait le voir écrit dans un Dictionnaire. Et invitons chacun à parfaire le portrait du Rabbi et les sujets évoqués au delà de cet article. La photo ci-contre représente le Rabbi enfant et adulte.
Rabbi Ménahem Mendel Schneerson est né le 18 avril (11 Nissan) 1902 à Nikolaïev en Ukraine. Il est le fils de Rav Lévi Yits’hak et est également connu dans le monde entier sous le nom de Rabbi de Loubavitch. Le terme de « Rabbi » évoque une dimension spirituelle très élevée, que seul un Grand Maître par génération peut mériter atteindre. Ce terme est également l’acronyme de « Roch Bné Israël, Tête du Peuple Juif », personne que l’on peut qualifier également comme étant La plus grande autorité du Peuple Juif. Rabbi Ménahem Mendel est le septième Rabbi de la dynastie HaBaD, fondée en 1797 par Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi. Donnant naissance au mouvement des Hassidim Habad, les Pieux. Ce mouvement se fonde sur les directives du Bahal Chem Tov, célèbre pour avoir diffusé durant toute sa vie les enseignements de la partie profonde de la Torah, la Hassidout. En 1951 à New-York, Ménahem Mendel succèdera à son beau-père Rabbi Yossef Yits’hak Schneerson, sixième Rabbi de Loubavitch, dont il avait épousé la fille le 27 novembre 1928 à Varsovie, la rabbanit Haya Mouchka. Le Rabbi est un descendant du grand maître le Maharal de Prague, lui-même descendant du roi David.
Ephémérides :
En 1915, alors que le jeune Ménahem Mendel, le futur Rabbi, est à peine Bar-Mitsvah, c'est-à-dire, âgé de 13 ans et apte à mettre en pratique les préceptes de la Torah, il est déjà considéré par son maître et par ses proches comme un grand sage et érudit, tant par ces qualités exceptionnelles que ses connaissances gigantesques.
En 1927 en Union soviétique, le bolchevisme réprime les institutions religieuses et le futur beau-père de Ménahem Mendel Rabbi Yossef Yits’hak est arrêté pour ces activités communautaires. La sentence de mort qui est prononcée contre lui est finalement commuée en exil. Puis, durant l'été 1928, il quitte la Russie pour Riga sous le contrôle des autorités, ville où il s’établira six années avec sa famille, ses proches disciples et son futur gendre, âgé de 25 ans. Puis, devenus des jeunes mariés le 27 novembre 1928, Rabbi Ménahem Mendel et son épouse s'installent quelques temps plus tard à Berlin où le futur Rabbi fréquentera l'université. En 1933, Ménahem Mendel quitte Berlin pour Paris suite à la montée au pouvoir du nazisme. Là, il fréquente la Sorbonne et d'autres établissements de l'enseignement supérieur, puis, assure un cours quotidien à l'oratoire du 17 rue des Rosiers.
En 1939 en Union soviétique, veille de la fête de Péssah, la Pâques juive, le père de Ménahem Mendel est arrêté par le NKVD, la police secrète soviétique. Il est envoyé en exil au Kazakhstan où il décède le 9 août (20 Av) 1944. C'est durant cet exil qu’il écrira ses commentaires sur le Zohar, la Sagesse Esotérique, avec de l'encre confectionnée par son épouse.
En 1941, suite à l'invasion de la France par les Allemands, Ménahem Mendel quitte Paris pour la Zone libre, puis, il se rend à Vichy puis à Nice. En mai, Ménahem Mendel et son épouse embarquent à Marseille pour Barcelone. Peu après, ils embarquent à Lisbonne pour accoster à New York le 23 juin 1941. Là, il retrouve son beau-père installé depuis mars 1940, après avoir échappé à l'anéantissement des Juifs de Varsovie. En 1942, Ménahem Mendel est nommé président du bureau exécutif Ma’hané Israël, de Merkaz Léyoné ‘Hinoukh, et de la maison d'édition Kéhot fondée par son beau-père. Puis en 1943, il est l’éditeur en chef de la bibliothèque de Loubavitch. Il consacre son temps à l’édition d’ouvrages des Rabbi précédent et y apportent références et commentaires. En 1947, trois ans après le décès de son père, il part à Paris accueillir sa mère qui à réussi à quitter l'Union soviétique. Puis, ils retournent à New-York.
Le 28 janvier 1950, le 10 chevat (date hébraïque), Rabbi Yossef Yts’hak quitte ce monde. Cette même année, conformément au souhait de son beau-père, il développe un réseau éducatif en Afrique du Nord sous le nom de « Tentes de Yossef Yts’hak ».
Le 17 janvier 1951, Menahem Mendel Schneerson devient le 7 ième Rabbi de Loubavitch et prononce son premier discours en tant que Rabbi. Immédiatement il apparaît au grand public comme un Grand Maître en Torah et en Hassidout, et commentera la Torah chaque semaine, lors de réunions appelées « Farbringuen ». Lors de ces réunions sont présents des milliers de disciples originaires du monde entier, et certains de ses discours sont diffusés à la télévision. C’est sous son impulsion que le Mouvement Loubavitch connaîtra un élan extraordinaire et une dimension internationale, depuis le quartier général situé au 770 Eastern Parkway, à Brooklyn. Le Rabbi réitèrera à plusieurs reprises durant ses discours, son souhait que s’ouvrent des centres d’étude dans le monde. Lors des premières années, il ouvrira des réseaux éducatifs, en Terre sainte, en Australie, au Canada et encouragera toutes les initiatives en ce sens dans le monde entier. Durant plusieurs années, le Rabbi accordera des audiences privées lors desquelles, durant des heures, il écoutera et conseillera ceux qui auront sollicité une entrevue. II passera régulièrement des heures à lire sur la sépulture de son beau-père, les demandes de bénédictions qui affluent tous les jours du monde entier à son secrétariat. Dès lors, le Rabbi acquerra une dimension internationale, et recevra aussi bien des juifs que des non-juifs, que ce soient des hommes politiques et chefs d’entreprises, venus lui demander conseils et bénédictions. A maintes reprises, lors de rencontres avec des personnalités de plusieurs pays, il insistera pour que des caisses de charité ouvrent leurs portes afin que la bienfaisance et la justice soient appliquées.
En 1958, il lance la campagne mondiale intitulée « Oufaratsta – Tu répandras », celle-ci a pour seul objectif la diffusion de la Torah et de ses valeurs vers tous les horizons juifs. Pour ce faire, il envoie des émissaires dans pratiquement toutes les villes du monde entier à qui il demande d’ouvrir des Beth-Habad, des lieux d’études et d’entraides. Lors de ces années, il ouvre des caisses de bienfaisances et encourage juif et non-juif qu’il en soit de même dans le monde entier.
En 1974 à New York, lors d'un mémorable jour de fête appelé Sim'hat Torah, et auquel assistent quelque cinq cents Français, il transforme l'air de la Marseillaise en chant ‘hassidique, qu'il entonna sur les paroles d'un cantique à la gloire de Dieu, récité le Chabat et les jours de fêtes à la synagogue. Puis, il demande que des Campagnes destinées à la diffusion du Judaïsme soient organisées ainsi que des cours publics.
En 1978, après son incident cardiaque, les audiences particulières reprennent sous la forme de la distribution du « dollar », qu'il distribue chaque dimanche matin à des centaines de personnes, durant des heures d'affilée, venus demander sa bénédiction et son conseil.
En 1980, le Rabbi annonce que les pas du Messie résonnent et engage tous ceux qui aspirent à le hâter en s'en faisant l'écho par l'étude des enseignements et lois liés à l'époque messianique. Puis dès 1981, il organise des réunions publiques d’enfants et lance à cette occasion le slogan We want Machiah Now, Nous voulons le Messie maintenant !
En 1983, le Rabbi lance un appel afin que les « Bné Noah », c'est-à-dire les descendants de Noé, accomplissent leurs 7 Commandements. Puis, il demande qu’une minute de silence soit instaurée dans toutes les écoles, de sorte que les enfants prennent conscience qu’ « un œil voit et une oreille entend ». Il lance une pétition adressée à toutes les autorités du monde entier pour leur faire prendre conscience de la nécessité de renforcer l’éducation. Ainsi chaque année, le Sénat américain proclame la date de son anniversaire, le 11 Nissan, Jour de l’Education.
En 1990, le Rabbi déclare que les bouleversements politiques intervenus en Europe et qui mettent fin à la Guerre froide sont un signe caractéristique du prochain avènement messianique. Il relie le fait que ces mutations se soient effectuées sans effusion de sang aux prémices d'une ère de paix universelle. Dans tous ses discours concernant les descendants de Noé, les non-juifs, le Rabbi rappellera la nécessité de faire la paix et d’encourager les actes de bonté les uns envers et les autres.
Le 2 mars 1992, alors qu'il se trouve sur la sépulture de son beau-père, il est atteint d’une violente attaque cérébrale. Après des mois d'une convalescence et désormais atteint d'hémiplégie, il réapparaît dans sa synagogue à l'automne 1992.
Le 12 juin, le 3 tamouz, 1994, Rabbi Ménahem Mendel Schneerson disparaît, laissant aux Juifs et à l’humanité la promesse de la Délivrance, bientôt, de nos jours.
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