Tu as la foi ? Alors il n’y a pas de question.
Tu ne l’as pas ? Alors il n’y a pas de réponse.
La Loi du Sinaï est la Loi de tous les peuples
« …Voilà les lois que l’Eternel a gravées, non seulement sur la pierre du Sinaï, mais encore dans le cœur de l’homme. On est frappé d’abord du caractère d’universalité qui distingue cette table divine qui table humaines qui la précèdent. C’est ici la loi de tous les peuples, de tous les climats, de tous les temps. Phytagore et Zoroastre s’adressent à des Grecs, et à des Mèdes, L’Eternel parle à tous les peuples, on reconnaît le père tout puissant qui veille sur la création, et qui laisse également tomber de sa main le grain de blé qui nourrit l’insecte et le soleil qui l’éclaire. Rien n’est ensuite plus admirable, dans leur simplicité pleine de justice, que ces Lois morales des Hébreux. Les païens ont recommandé d’honorer les auteurs de nos jours. Solon décerne la mort au mauvais fils. Que fait Dieu ? Il promet la vie à la piété filiale. Ce commandement est pris à la source même de la nature. Dieu fait un précepte de l’amour filiale, Il n’en fait pas un de l’amour paternel, Il savait que le fils, en qui viennent se réunir les souvenirs et les espérances du père, ne serait que trop souvent aimé de ce dernier, mais au fils il recommande d’aimer, car il connaissait l’inconstance et l’orgueil de la jeunesse. Enfin, les législateurs antiques ont marqué dans leurs codes les époques des fêtes des nations, mais le jour du repos d’Israël est le jour même du repos de Dieu. L’Hébreu et son héritier le Gentil, dans les heures de son obscur travail, n’a rien moins devant les yeux que la création successive de l’univers. La Grèce pourtant si poétique, n’a jamais songé à apporter les soins du laboureur ou de l’artisan à ceux fameux instants où Dieu créa la lumière, traça la route au soleil, et anima le cœur de l’homme… ».
Chateaubriand
Hommage à la religion juive.
« …Je vois donc des foisons de religions en plusieurs endroits du monde et dans tous les temps, mais elles n’ont ni la morale qui peut me plaire, ni les preuves qui peuvent m’arrêter, et qu’ainsi j’aurais refusé également et la religion de Mahomet, et celle de la Chine, et celles des anciens Romains, et celles des Egyptiens, par cette seule raison que l’une n’ayant pas plus de marques de vérité que l’autre, ni rien qui déterminât nécessairement, la raison ne peut pencher plutôt vers l’une que vers l’autre. Mais en considérant ainsi cette inconstance et bizarre variété de mœurs et de créances dans les divers temps, je trouve en un coin du monde un peuple particulier, séparé de tous les autres peuples de la terre, le plus ancien de tous, et dont les histoires précèdent de plusieurs siècles les plus anciennes que nous ayons. Je trouve donc ce peuple grand et nombreux, sorti d’un seul homme, qui adore un seul Dieu, et qui se conduit par une loi qu’ils disent tenir de sa main. Ils soutiennent qu’ils sont les seuls au monde auxquels Dieu a révélé ses mystères, que tous les hommes sont corrompus et dans la disgrâce de Dieu, qu’ils sont tous abandonnés à leurs sens et à leur propre esprit, et que de là viennent les étranges égarements et les changements continuels, qui arrivent entre eux, et des religions et des coutumes, au lieu qu’ils demeurent inébranlables dans leur conduite, mais que Dieu ne laissera pas éternellement les autres peuples dans les ténèbres, qu’il viendra un libérateur pour tous, qu’ils sont au monde pour l’annoncer aux hommes, qu’ils sont formés exprès pour être les avant-coureurs et les hérauts de ce grand événement, et pour appeler tous les peuples à s’unir à eux dans l’attente de ce libérateur. La rencontre de ce peuple m’étonne, et me semble digne de l’attention. Je considère cette loi qu’ils se vantent de tenir de Dieu et je la trouve admirable. C’est la première loi de toutes, et de telle sorte qu’avant même que le mot de loi fut en usage parmi les Grecs, il y avait près de mille ans qu’ils l’avaient reçue et observée sans interruption… ».
Pascal (Pensées, tome III)
Si la Bible n’avait pas été connue en Europe.
« …Supposez que la Bible ne fut pas connue de l’Europe, que ce ne fut pas la première pierre d’attente et la clé de voûte de toutes nos religions, la première base, de tous nos codes chrétiens, qu’un orientaliste la découvrit, qui l’a traduisit, l’expliquât, comme Anquetil-Dupperron a commencé le Zend Avesta, que ce tableau si grandiose et plus qu’homérique vint à se développer tout à coup devant nous ; Moïse, l’Egypte antique, les vieilles monarchies asiatiques, le Tabernacle saint, et la marche dans le désert, et les Maccabées, et les Prophètes ; cette épopée, ces annales, code des lois, manuel théurgique, le vieux monde, la primitive civilisation dans un seul livre. Certes les savants pousseraient un long cri d’étonnement et de joie. Je ne vois pas, en effet, de pierre milliaire plus importante dans les annales de la civilisation que l’histoire du peuple hébraïque. La promulgation de la loi sur le mont Sinaï est le premier chaînon auquel se rattachent toutes les lois et toutes les sociétés organisées par le christianisme. Avec Moïse, la vit sauvage finit en Orient. Pour la première fois, une assemblée d’hommes prête l’oreille à une grande vérité philosophique, exprimée sans mystère et sans voile. Le panthéisme, qui doit régner sur tant de siècle et de nations, reçoit d’avance le coup mortel que le mettra à mort. L’existence d’un Dieu sans forme, sans commencement, sans fin, non limité dans l’espace, est annoncé au peuple du globe le plus matérialiste, le plus obstiné, le plus sensuel ; cet éclair inattendu sillonne l’obscurité et élève la Judée barbare au dessus de l’Egypte savante. Jusqu’à l’époque dont nous parlons, ce mot puissant, Unité de Dieu, a bien pu être prononcé à voix basse ; alors seulement il éclate dans sa majesté, dans sa moralité… ».
Philarète Chasles.
Israël et la vocation de l’attente.
« …Le judaïsme, contraint de demeurer durant des siècles sur des positions défensives, s’est donné pour règle, d’obéir strictement à une tradition immuable. La multiplicité et la rigueur même des préceptes traditionnels semblent n’avoir d’autre but que d’entourer le fidèle d’une barrière de pratiques rituelles qui, l’empêchant de vivre à la façon des gentils, le retiennent à l’intérieur de la communauté d’Israël. Il faut bien reconnaître qu’il s’agit ici de rites, de pratiques, de prescriptions souvent plus juridiques que religieuses, et non de dogmes. En sorte que pour définir le judaïsme tel qu’il sait transmis par la tradition, il vaudrait mieux parler d’orthopraxis, plutôt que d’orthodoxie. L’absence d’orthodoxie l’absence de dogmes intangibles fait à la foi la force et la faiblesse du judaïsme. La religion catholique prenant appui sur ces dogmes, se bâtit comme un édifice ; l’Eglise. Le corps spirituel du judaïsme n’a pas cette structure ; la synagogue n’est pas un édifice théologique, elle est l’attente d’un édifice, elle n’est que pierre d’attente. Les édifices humains sont ébranlables, tôt ou tard ils se fissurent et s’écroulent. L’attente, à moins qu’elle ne s’épuise ou ne se décourage, demeure hors de ce danger ; à moins qu’elle ne se perde elle-même, elle n’a rien a perdre. Le ciment, la pierre, le marbre ne peuvent se soustraire à l’usure, l’attente demeure toujours jeune. Pour Israël, la destruction du Temple a déjà eut lieu ; tout ce qui était destructible est déjà détruit. L’édifice est un souvenir et un espoir. Mais dans cet espoir, il ne s’agit pas simplement de retrouver ce qui fut perdu, de rebâtir l’édifice que le roi Salomon a construit et que Titus a rasé. L’image qui fait vivre cet espoir est celle d’une totale unité humaine, face à l’unité de Dieu. A la différence du christianisme, pour lequel tout est accompli, le judaïsme persiste à croire que rien encore de la révélation dernière n’est accompli, mais que tout doit s’accomplir, et que les hommes sont pour quelques choses dans cet accomplissement. Ceci définit une sorte de vocation de l’histoire… ».
Jean Strabinski.
La part d’Israël dans la culture française.
« … M. Gérard Varet disait l’autre jour que nous étions les héritiers de la culture hellénique. Pas d’elle seul. J’espère que nous avons hérité d’elle le sens de la loi, du rythme, de l’équilibre, l’admiration de la beauté aisée. Mais je bien aussi que la tradition hellénique n’a pas été le seul élément à l’origine de la grande force française, il y a la tradition de l’Orient, il y a la tradition chrétienne. Et nous perdrions beaucoup s’il ne s’était pas prolongé dans la conscience française le sérieux de ces grands juifs qui ne concevaient pas seulement la justice comme une harmonie de beauté, mais qui la réclamaient passionnément de toute la ferveur de leur conscience, qui en appelaient au Dieu juste contre toutes les puissances de la brutalité, qui évoquaient l’âge où tous les hommes seraient réconciliés dans la justice, et où, le Dieu qu’ils appelaient suivant l’admirable mot du psalmiste ou du prophète ; J’effacerait et J’essuierait les larmes de tous les visages. C’est cet appel passionné à la justice humaine, c’est ce sérieux de la conscience hébraïque, mêlé à la grâce, à la force, à la raison de la pensée grecque, qui s’est fondue dans le génie de la France… ».
Jean Jaurès.
Israël a toujours transporté avec lui le flambeau de la science.
".. le Juif a l'admiration de la science. De l'Edit de Cyrus au Sanhédrine de Napoléon c'est un des traits les plus marqués et les plus constants du judaïsme. Depuis les Soferim et les Amoraïm de Babylone, le type national d’Israël, l’homme dans lequel Jacob se glorifie, c’est le docteur de la loi. On le sent partout dans le Talmud, et jusque dans l’Evangile. La science est, durant deux milles ans, la seule distraction admise en Israël. Au savant reviennent tous les honneurs ; le savant, dit le Talmud, passe avant le roi ; le bâtard savant passe avant le grand prêtre ignorant. Quel contraste avec nos barbares d’Occident, Francs, Goths ou Lombards.K Cette maxime, Israël lui a été fidèle, à travers tous ces abaissements. Quand, aux pays chrétien ou musulman, une main ennemie fermait ses écoles, les rabbins traversaient les mers pour aller au loin rouvrir ses académies. Comme le Juif errant de la légende, le vacillant flambeau de la science juive a ainsi passé d’Orient en Occident et du Sud au Nord, émigrant, tous les deux ou trois siècles, d’une contrée dans l’autre. Lorsqu’un édit royal lui donnait trois mois pour abandonner le pays où étaient enterrés ses pères, où étaient nés ses fils, le trésor que le Juif mettait le plus de soin à emporter, c’était ses livres. De tous les autodafés dont elle a vu monter la flamme, aucun n’a fait couler tant de larmes, chez la fille de Sion, que les feux de joie où le moyen âge a jeté les rouleaux de Talmud. Et à cette heure même, la plus douloureuse pour Israël, depuis la sentence arrachée par Torquemada aux conquérants de Grenade, entre toutes les lois qui s’abattent sur lui, celles auxquelles Judah a le plus de peine à se résigner, c’est le règlement qui le dresse entre lui et les université.." « La Révolution n'a été qu'une application de l'idéal qu'Israël avait apporté au monde. L'idée de la justice sociale est une idée israélite. L'avènement de la justice sur terre a été le rêve de Judah. Pour trouver la source première de 1789, il faut creuser par dessous la Réforme et la Renaissance; il faut remonter, par delà l'antiquité classique et l'Evangile, jusqu'à la Bible, à la Thora et aux Prophètes. En ce sens, il est vrai que le nouveau décalogue des droits de l'homme procède des tables rapportées du Sinaï, et que la nuit du 4 août a été un lointain et involontaire écho du Horeb ».
Anatole Leroy-Beaulieu.
Les Juifs et la science au moyen âge.
« …A l’époque de la renaissance des lettres, les Hébreux s’appliquèrent encore davantage à l’étude. Ce fut malheureusement alors qu’un exil impolitique les chassa d’Espagne. Un grand nombre de chrétiens fréquentaient les académies juives de padoue, de Bologne, de Mantoue, de Ravenne, et c’est là qu’ils puisèrent le goût des langues orientales. Nous avons parlé des grands hommes qui ont illustré la nation juive dans les derniers siècles et de leur influence qu’eurent leurs écrits. Ce sont ces hommes qui ont ouvert la carrière des sciences, qui nous ont transmit toutes les connaissances des Arabes. Le flambeau des lettres avait été confié à leurs mains. Ils traversèrent des siècles de ténèbres et de persécutions sans le laisser éteindre. N’eussent-ils fait qu’entretenir l’amour de l’étude. Ils auraient acquis des droits à notre estime, mais un peuple qui compte des philosophes tels que Maïmonide, Aben Hézra, Judah Ha-Lévy, Badrasci, raby Joseph Alvo, Mendelssohn, des grammairiens comme raby David Kimhi, raby Elia le Lévyte, David de Pomis, un peuple à qui l’astronomie doit les Isaac ben Sid, les Jacob ben Méchir, les Judah Cohen, les raby Avraham Zaccut, la médecine, les Vidals, les Porta Léone, les Aben Tov, les Marcus Hertz, doit être cité avec honneur dans les annales de la littérature et des sciences, surtout ci l’on se rappelle que c’est dans ces temps de misère et d’opprobre, lorsque l’ignorance et le fanatisme soulevait l’Europe contre leur nation infortunée, que la plupart de ces grands hommes s’occupèrent de leur travaux, sans espoir d’en être récompensés, sans autre but que celui d’être utiles… ».
Comte de Ségur.
Sénateur et grand maître des cérémonies sous l’Empire
L’immortalité…
« …Si les statistiques sont vraies, les Juifs ne représentent qu’un quart de pour cent de l’espèce humaine…un pauvre souffle nébuleux de poussières d’étoiles perdu dans la voie lactée. En fait, on devrait à peine parler des Juifs. Mais on en entend parler depuis toujours. De tous temps, ils ont livré un magnifique combat en ce monde, et ils l’ont fait les mains attachées dans le dos…les Egyptiens, les Babyloniens et les Perses ont recouvert la terre de bruit et de splendeur puis se sont évanouis comme des rêves et ont disparu ; les Grecs et les Romains leur ont succédé, on fait beaucoup de bruit également, et sont partis. D’autres peuples se sont levés pour brandir leur torche pendant un temps, mais elles se sont éteintes et ils vivent maintenant dans la pénombre ou ont disparu. Les Juifs les ont tous vus, leur ont survécu, et sont aujourd’hui tel qu’ils étaient hier…Toutes choses est mortelle sauf les Juifs ; toutes les autres forces passent, mais ils restent. Quel est le secret de leur immortalité ?... ». Mark Twain Clémens.
Le sort du peuple juif est un scandale de l'histoire.
« …Le sort du peuple juif est un scandale de l’histoire. Comme l’hellénisme, le judaïsme est une des sources profondes de nos civilisations occidentales ; il leur a donné sa Bible, son Dieu, sa soif inépuisable de justice, le lyrisme de ces vieux prophètes, lancé comme un cri vers la Divinité. Qu’un tel peuple ait été, il y a dix huit siècles, massacré, écartelé, dispersé comme un vil troupeau sur la face de la terre, qu’on ait fait de lui, suivant le mot de Jaurès ; le grand spolié du monde, condamné à un exil sans fin, et qu’on lui ait imputé à ce crime cet exil même pour justifier de nouvelles persécutions, c’est d’une iniquité qui depuis bien des années révolte tous les cœurs généreux…».
Paul Painlevé. Ministre de la Guerre 1917
Le 20 avril 1799, Napoléon Bonaparte lance « l’Appel aux Juifs »
Celui-ci paraît le 22 mai dans le Moniteur Universel. Cette proclamation appelle les Juifs d’Afrique du Nord, d’Orient et d’Asie à revenir prendre possession de leur Terre ancestrale et d’y déclaré une autonomie religieuse et politique sous la protection de la France ;« … Les observateurs attentifs et impartiaux du destin des nations, même s’il n’ont pas les dons prophétiques d’Israël et de Joël, se sont rendus compte de la justesse des prédictions des grands prophètes qui, à la veille de la destruction de Sion, ont prédit que les enfants du Seigneur reviendraient dans leur patrie avec des chansons et dans la joie et que la tristesse et que les soupirs s’enfuiraient à jamais (Isaïe 35-10)...Héritiers, montrez que jadis la force écrasante de vos oppresseurs a pu sans doute diminuer le courage des descendants de ces héros, les Maccabées, dont l’alliance fraternelle aurait honoré même Sparte et Athènes, mais non réussir à l’étouffer, en dépit de deux milles ans d’esclavages. Hâtez vous, le moment est venu ...de revendiquer la restauration de vos droits civiques parmi les nations de l’univers, droits qui vous ont été refusés pendant des milliers d’années et de réclamer votre existence politique de nation parmi les nations et le droit naturel et non limiter d’adorer Dieu selon votre foi, publiquement et sans doute pour toujours ».… ». Napoléon Bonaparte « …les Juifs ont été les seuls à repousser l’idolâtrie et l’irréligion… »
Baron de Lauine, Turgot
Le Dieu d’Israël n’est pas un Dieu national, mais le Dieu de tous les hommes.
« …Malgré leur petit nombre et l’obscurité dans laquelle ils sont presque toujours restés, les Juifs sont le peuple le plus remarquable de l’Orient. L’influence qu’ils n’ont pas exercée par leurs armes, ils l’ont obtenue par leurs livres, le plus vénérable monument des premiers âges du monde. La Bible est le livre par excellence, celui du sage et du simple, celui qui depuis deux milles ans nourrit les jeunes générations sous tous les climats, au milieu de toutes les races, à tous les degrés de civilisation. C’est que la Bible, histoire de Dieu même, comme l’appelait le pieux Rollin, développe, exalte le sentiment religieux, mais qu’elle appelle aussi aux vertus domestiques et sociales. Elle demande la prière ; mais plus encore, elle veut l’action, c'est-à -dire la charité envers le prochain, et le dévouement envers la patrie. Dieu, la famille et la patrie, voilà en effet, les grandes idées que les livres sacrés enseignent. Ecoutez l’impétueuse éloquence d’Isaïe et d’Ezéchiel, ou les chants plaintifs de Jérémie et du roi-prophète. A l’amour de Dieu ne joignent-ils pas celui du sol natal, de la terre donnée par le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ? Leur enthousiasme n’est-il pas à la fois religieux et patriotique ? Comme Isaïe est dure pour son peuple, quand il ne le trouve plus dans les voies du Seigneur. Comme il flagelle d’impitoyables sarcasmes les idoles et leurs adorateurs. Mais aussi quelle tristesse amère dans le cœur des captifs, lorsqu’au milieu des plaintes fécondes de l’Assyrie, il leur revint un souvenir de Jérusalem et de ses arides montagnes. D’ailleurs il y a là pour tous enseignements féconds. Quel spectacle de voir au milieu de l’idolâtrie et de religions grossières, entre les saturnales de Tyr et celles de Babylone, ce petit peuple qui rejette la pluralité des dieux et des folles joies des sens, qui malgré toutes les misères et tous les désastres, sauve et nous conserve son dogme précieux devant lequel ont fui les superstitions et les vices honteux du polythéisme ; comme au matin, dit Jacob, l’aurore chasse les impies devant sa lumière… ».
Victor Duruy.
Ministre de l’Instruction française 1863 / 1869
Les Païens ont parlé des Juifs sans connaître leurs livres
« …Faut-il croire les fables extravagantes des auteurs profanes sur l’origine d’un peuple si noble et si ancien ? Nous avons déjà remarqué que l’histoire de sa naissance et de son empire finit où commence l’histoire grecque, en sorte qu’il n’y a rien a espérer de ce côté-là pour éclaircir les affaires des Hébreux. Il est certain que les Juifs et leur religion ne furent guère connus des Grecs qu’après que leurs livres eurent été traduits en cette langue, et qu’ils furent eux-mêmes répandus dans les villes grecques, c'est-à -dire deux a trois cent avant Jésus. L’ignorance de la Divinité était alors si profonde parmi les Gentils, que leurs plus habiles écrivains ne pouvaient pas même comprendre quel Dieu adoraient les Juifs. Les plus équitables leurs donnaient pour Dieu les nues et le ciel, parce qu’ils levaient souvent les yeux, comme au lieu où se déclarait le plus hautement la toute puissance de Dieu, et où il avait établit son trône. Au reste, la religion judaïque était si singulière et si opposée à toutes les autres ; les lois, les chabat, les fêtes et toutes les mœurs de ce peuple étaient si particulières, qu’ils s’attirèrent bientôt la jalousie et la haine de ceux parmi lesquels ils vivaient. On les regardait comme une nation qui condamnait toutes les autres. La défense qui leur était faite de communiquer avec les Gentils en tant de choses, les rendait aussi odieux qu’ils paraissaient méprisables. L’union qu’on voyait entre eux, la relation qu’ils entretenaient tous si soigneusement avec le chef de leur religion, c'est-à -dire Jérusalem, son Temple et ses pontifes, et les dons qu’ils envoyaient de toute parts, les rendaient suspects ; ce qui, joint à l’ancienne haine des Egyptiens contre ce peuple si maltraité de leurs rois et délivré par tant de prodiges de leur tyrannie, fit inventer des contes inouïs sur son origine, que chacun cherchait à sa fantaisie, aussi bien que les interprétations de leurs cérémonies, qui étaient si particulières, et qui paraissaient si bizarres lorsqu’on n’en connaissait pas le fond et les sources. La Grèce comme on sait, était ingénieuse à se tromper et à amuser agréablement elle-même ; et de tout cela sont venus les fables que l’on trouve dans Justin, dans Tacite, dans Diodore de Sicile, et dans les autres de pareille date qui ont paru curieux dans les affaires des Juifs, quoiqu’il soit plus clair que le jour qu’ils écrivaient sur des bruits confus, après une longue suite de siècles interposés, sans connaître leurs lois, leur religion, leur philosophie ; sans avoir entendue leurs livres, et peut-être sans les avoir seulement ouverts… ».
Bossuet
L’emblème de l’éternité.
« …Le Juif est une emblème de l’éternité. Lui qui durant des millénaires, ni le massacre, ni la torture ne purent détruire, lui que ni le feu ni le glaive ni l’Inquisition ne parvinrent à effacer de la terre, lui qui fut le premier dépositaire des oracles divins et pendant si longtemps le gardien de la prophétie, et qui les a transmis au reste du monde ; une telle nation est indestructible. Le Juif est aussi éternel que l’éternité elle-même ». Tolstoï
Réparer les injustices
« … On vous a dit sur les Juifs des choses infiniment exagérées et souvent contraires à l’histoire. Comment peut-on leur opposer les persécutions dont ils ont été les victimes chez différents peuples ? Ce sont au contraire des crimes nationaux que nous devons expier, en leur rendant les droits imprescriptibles de l’homme, dont aucune puissance humaine ne pouvait les dépouiller. On leur impute encore des vices, des préjugés, l’esprit de secte et d’intérêt les exagère. Mais à qui pouvons nous les imputer si ce n’est à nos propres injustices…Rendons les au bonheur, à la patrie, à la vertu, en leur rendant la dignité d’hommes et de citoyens ; songeons qu’il ne peut jamais être politique quoiqu’en puisse en dire, de condamner à l’avilissement et à l’oppression une multitude d’hommes qui vivent au milieu de nous…».
Maximilien Marie-Isidore de Robespierre
|